Dame Juliana, La Nonne qui pêche.
Dame Juliana était une religieuse anglaise, née en 1388 et décédée en 1460. Elle aurait été prieure du couvent de Sopwell près de ST Albans, au nord ouest de Londres en Angleterre. Il faut noter que l’existence de Dame Juliana n’a pas été prouvée car son nom n’apparait nulle part dans les archives du couvent de Sopwell.
Cette personne serait l’autrice d’un traité composé de trois livres. Le but de cet ouvrage était d’éduquer les gentilhommes et de leur transmettre des connaissances dans des domaines variés tels que l’art de la chasse et de la pêche. Les premières traces du manuscrit remontent autour de 1450.
En 1486, il a été publié sous le nom de « Book of Saint Albans ».
Le traité composé de trois livres parle :
- Le premier de la fauconnerie
- Le second de la chasse à courre
- Le troisième de l’héraldique ou la science des blasons, armoiries ou armes.
En 1496, une nouvelle édition est publiée, dans laquelle un quatrième livre est ajouté. Il s’intitule « Treatyse of Fishing with an Angle » (trad. : Traité sur la pêche avec un pêcheur à la ligne).
Ce quatrième livre est le premier recueil connu du genre. En effet, il répertorie les poissons d’eau douce, le matériel de pêche, les appâts et les techniques de pêche. Dans celui-ci, une série de 12 mouches y est présentée. (Une présentation de ces mouches se trouve en fin d’article)
Une histoire controversée autour de Dame Juliana.
Suite à la publication de cette nouvelle édition, une controverse nait autour de l’identité réelle de son auteur. Ainsi, Wynkyn de Worde, son éditeur, attribue la paternité de l’ensemble des livres à une certaine Julyans Barnes ou Bernes. Effectivemnt, cette femme se faisait appeler Dame Juliana Berners. Le quatrième livre serait, à priori, une traduction d’anciens manuscrits français perdus ou oubliés dans des monastères français !
Quoiqu’il en soit, ce traité reste une référence de la littérature halieutique. Et, malgré ces incertitudes, Dame Juliana Berners occupe toujours une place importante dans l’histoire de la pêche. A notre époque, des organisations continuent de perpétuer son nom. A titre d’exemple, c’est le cas de « Dame Juliana League Fly Fishers« , une association fondée en 1970-71 en Pennsylvanie. Et sous le nom de Dame Juliana, elle continue de promouvoir l’art de la pêche et du montage de mouches.
Les techniques de pêche et les matériaux de montage ont depuis évolué. Toutefois, les modèles de mouche présentées dans le traité, restent des références dans l’histoire de la pêche à la mouche.
Pour terminer, dans le document ci-joint est celui que je présente lors de mes cours au CFFPA d’Ahun. Cours que je donne dans le cadre de la formation des futurs moniteurs guide de pêche.
